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Durabilité et citoyenneté


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Dans les années 1970 apparaissent les premières crises environnementales qui questionnent le mode de développement occidental dominant et rappellent que les ressources de la planète sont limitées.

Face à ce défi, plusieurs visions des solutions à apporter sont en concurrence. Elles ne reposent pas sur les mêmes conceptions du rapport entre êtres humains et nature. Pour les uns, il suffit juste de limiter les consommations sans remettre en cause le modèle occidental dominant de développement ; on reste dans une logique d'évolution, de translation. Pour les autres, au contraire, il faut concevoir un autre modèle de développement basé sur la partenariat avec la nature. Pour d'autres, c'est au développement qu'il faut renoncer. D'autres enfin sont encore très attachés au "dogme" de la croissance par l'exploitation coûte que coûte des ressources.

Ces conceptions différentes de la durabilité se déterminent aussi par des conceptions différentes de la gestion sociale des questions/problèmes. En effet, d'un côté on reste sur des postures hiérarchiques, descendantes qui segmentent le champ d'action et la responsabilité des acteurs. Une première évolution consiste à consulter les parties prenantes. D'autre part, une conception plus responsable et subsidiaire consiste à poser que ce sont les acteurs au plus près de la question qui se pose qui sont selon un cadre toutefois prédéfini le mieux à même de concevoir les solutions les mieux adaptées et de les mettre en oeuvre. Une conception partagée, qui prend en compte la question posée dans la sa globalité, se dégage ici.

Ces conceptions différentes interrogent le lien entre local et global et se déclinent selon les différentes activités humaines : agriculture, urbanisme, etc.


D'un développement non durable...

Ce sont les premières catastrophes environnementales, au tournant des années 1970-1980 (pollutions au mercure dans la baie de Tokyo, accidents de tankers au large de plusieurs littoraux, catastrophes industrielles de Bhopal, Seveso,...) tout autant que le "mal développement" de très nombreux pays du Sud qui mettent à l'ordre du jour l'idée d'un développement inégalitaire, voire dangereux pour l'Homme. Plus généralement, les impacts des pollutions (air, eau, sols) vont ensuite, rapidement, prendre le relais. Symbole de ce mouvement, la conjonction des crises pétrolières des années 1973 et 1979 ainsi qu'une prise de conscience progressives des pollutions, montre qu'une utilisation abusive des ressources "naturelles", que l'on croyait inépuisables, fragilise les processus de développement. Le développement tel qu'envisagé dans et par les sociétés occidentales, apparaît alors comme non durable, non soutenable.


... vers le concept d'un développement durable : durabilité faible / durabilité forte

Faisant suite à la notion d'éco-développement (Ignacy Sachs dans les années 1970), celle de développement durable apparaît en 1980 - dans le monde anglo-saxon, à l'Union internationale pour la conservation de la nature, sous l'appellation de "sustainable development" - avant d'être généralisé par le rapport de l'ONU de 1987 (Rapport Brundtland), puis le premier sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992.
Une vidéo sur le Rapport Brundtland
Lors de ce premier sommet international sur la question, les parties prenantes sont d'accord sur le constat d'un développement non durable, mais leurs points de vue divergent quant à la manière de réorienter l'activité pour un développement plus durable.


Deux grandes conceptions rattachées à deux visions du monde

Figure 1 - Durabilité et rapports au monde
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Il faut au préalable poser la question de la durabilité (terme qui actuellement fait davantage consensus, tant la question du développement divise) se joue sur deux critères :
- le rapport à la nature d'une part, la manière d'envisager la gestion sociale des questions qui nous sont posées en termes de vivre en société. Au-delà des sociétés traditionnelles qui s'adaptent localement sans rapport au monde extérieur, un premier rapport au monde (non durable) est caractérisé par la maîtrise de la nature et une gestion technocratique, descendante, voire autoritaire des questions sociétales (fig. 1). Ce rapport s'est construit et surtout développé avec les révolutions industrielles et scientifiques notamment de la fin du XIXe siècle. A l'opposé, un rapport "durable/soutenable" au monde envisage de travailler en partenariat avec la nature et d'envisager dans cette perspective - démocratiquement -, au plus près des endroits où les questions se posent, des réponses à ces questions.

Figure 2 - Durabilité faible et durabilité forte
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Parmi d'autres chercheurs, le géographe François Mancebo (2009) envisage deux types de durabilité en fonction des acteurs, des processus et des éthiques mobilisés (fig. 2). Par durabilité faible, il entend un aménagement du modèle existant. Par durabilité forte, il s'agit de changer les modes de raisonnement, de pensée (rupture/reconception) qui sont les causes des problèmes actuels (en termes de non durabilité des modes de production,...). Il envisage ainsi un rapport dialogique à la science, aux questions sociales... et la mise en oeuvre de solutions alternatives qui préservent les ressources. D'autres modèles de gouvernance sont à construire, combinant différentes échelles.

Ces deux conceptions de durabilité faible / forte (fig. 2) sont partagées chez les chercheurs. Elles renvoient au modèle E-S-R (efficience = durabilité faible / reconception ou rupture = durabilité forte) qui a été élaboré par des chercheurs canadiens en agriculture et repris par l'Inspection de l'enseignement agricole pour appréhender la transition agro-écologique. Les deux outils ici présentés sont mobilisés en formation avec des collègues, en classe avec des jeunes et permettent de mieux appréhender la réalité des pratiques durables (ou pas) ; ils permettent la formation du jugement des jeunes !


Base documentaire sur ce sujet
- Figuière C. (2015). MOOC UVED Environnement et développement durable. L'incontournable rapport Brundtland
- Fleury B. & al (2009). Des repères et des outils pour enseigner le développement durable, Agrocampus Ouest Beg Meil
- Mancebo F. (2009). Des développements durables. Quel référentiel pour les politiques de développement durable en Europe ? Revue en ligne Cybergeo - Espace, Société, Territoire. Consulter.
- Fiche repère RNEDD n°1 (2.7MB)
- Pierron J.-Ph. (2009). Penser le développement durable, éditions Ellipses
- Rouaud C. (2005). L'eau, la terre et le paysan, production France 3 Ouest et Beau comme une image
- Vivien F.-D. (2003). Jalons pour une histoire de la notion de développement durable, Mondes en développement, n° 121, p.1-21
- Vivien F.-D. (2007). Sustainable development : un problème de traduction, Responsabilité & environnement, n°48, octobre, p.58-61


Ressources et outils pédagogiques

- La solution est dans l'assiette Voir la fiche
- Get it global : Manuel très complet pour aborder les objectifs des Nations Unies pour le DD, des activités pour aborder chacun des objectifs avec les jeunes Voir la fiche


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